jeudi 6 janvier 2011

Il était une voie... (3)

Et c'est parti pour une troisième grande voie digne d'intérêt (Enfin... ça c'est moi qui le dit. C'est forcement subjectif comme appréciation, mais c'est un avis que je partage, alors faites moi confiance!).

On reste au bord de la mer mais on quitte les Calanques, pour aller, quelques kilomètres à l'est, sur les falaises du cap Canaille entre Cassis et La Ciotat. Cette paroi est... comment vous dire ça... étrange!
Le rocher est assez déroutant. Je devrais plutôt dire "les" rochers. En effet il n'y a pas moins de trois types de caillou sur une seule voie. Une tranche napolitaine de 250 mètres de haut. Bon appétit!
D'ailleurs, parfois on se demande si la construction est terminée. En fait soyez rassurés, dans cette voie tout est bien à sa place et semble vouloir y rester.
La voie s'appelle Galéjade. Et elle porte bien son nom! Une drôle de plaisanterie que cet itinéraire superbe, (très) aérien, astucieux et qui ne se laisse pas franchir en rigolant!

Le premier tiers est constitué d'une sorte de grés sablonneux et présente une escalade très athlétique sur des strates très raides, voire un peu déversantes et offrant essentiellement des prises plates. Ca chauffe les avants-bras d'entrée de jeu, même si la cotation du départ reste dans le raisonnable.
Ensuite on arrive à la couche du milieu: un calcaire gréseux (je suis pas géologue, alors excusez mes appellations pas nécessairement scientifiques) très blanc... mais pas riche en prises. Il faut zigzaguer, traverser... d'une fissure à une zone de trous et c'est toujours très vertical, voire un peu plus. Sur ces deux couches, le rocher vous offrira des formes étonnantes. Jugez plutôt:

Ca se grimpe ça?!
Puis vient l'étage supérieur, la cerise sur le gâteau! Enfin c'est surtout le noyau de la cerise: dur à digérer! Du conglomérat! Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est des galets (jade.. vous suivez?) de toutes tailles (et de toutes rondeurs!) enchâssés dans ce qui ressemble à du mortier grossier. Deux questions viennent immédiatement à l'esprit du grimpeur ardéchois et donc rationnel, à ce moment là:
1. Comment ça tient ce truc? Parce qu'il parait que ça tient. Si! Si! Je vous le dis! Bon... si un galet part, ça fait une prise en creux nettement meilleure. Une belle consolation si vous arrachez un de ces jolis cailloux non?
2. Comment tenir ces prises toutes aussi rondes et fuyantes les unes que les autres?

Une fois que vous aurez éliminé la première de votre esprit et trouvé la réponse à la seconde, les 3 longueurs dans ce rocher vous laisseront à coup sûr des souvenirs impérissables. La raideur et le gaz omniprésent contribueront un peu plus à l'ambiance, d'autant que la difficulté est conséquente. Le 7 vous tend (ou plutôt vous étire) les bras.
Gaz et galets: cocktail explosif dans l'avant-dernière longueur!
Le franchissement du toit de sortie termine de belle façon (grosse ambiance!) cet itinéraire splendide.
Ca fracasse bien les bras en fin de voie!
En conclusion il faut au moins une fois aller tâter de ce rocher extraordinaire. Ca ne ressemble à rien de ce que nous connaissons en Ardèche et l'ambiance est vraiment fantastique. Mais si vous avez peur du vide et ne jurez que par de la goutte d'eau bien crochetante et de la bonne grosse écaille rassurante, cette voie n'est pas pour vous!
On est pas bien là?
Vous pouvez alors vous asseoir au bord de ce toit (assurez vous quand même au cas où. Y a pas loin de 400 mètres entre votre postérieur et la mer!) et savourer ce moment de zenitude intense.
Le topo est à cette adresse

Le prochain coup une grande classique du Vercors... ou bien un petit tour dans les gorges du Verdon... ou ailleurs. A suivre donc.
Pierre

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